Nous étions faits pour être heureux

Véronique Olmi

Albin Michel

  • Conseillé par
    30 septembre 2012

    Serge, la soixantaine passée a tout ce qu’il faut pour être heureux. Une belle femme qui l’aime, deux enfants, une agence immobilière prospère et une maison à Montmartre. Il évolue dans un monde ouaté de luxe.Son fils apprend le piano et Serge ne supporte pas de l’entendre jouer de cet instrument. Quand Suzanne se rend à son domicile chez lui pour accorder le piano, il ne la remarque pas la première fois. Et lors d’une fête, Serge la voit. Ou plutôt il dévore des yeux cette femme souriante sans charme et sans atout physique. Lucie son épouse la lui la présente : c’est Suzanne, elle accorde le piano de Théo. Cette soirée change tout pour Serge.

    Désormais, il ne pense qu’à elle. Obnubilé par cette femme entre deux âges. Il se rend chez elle, Suzanne lui ouvre la porte et son lit conjugal. Car elle est aussi est mariée mais on sent qu'elle tourne en rond dans sa vie de couple. Sans qu’elle le dise clairement car tout est dans la subtilité : un regard, une réponse pour faire plaisir à son mari sans le cœur y soit. Est-ce que Serge s'ennuie de sa vie bourgeoise? Suzanne serait-elle un amusement ? Tous deux s'engouffrent dans la brèche de la passion. Des rendez-vous volés dans un appartement inhabité dont Serge s’occupe. Ils y consument la passion charnelle. Au départ, rares sont les mots échangés et quand Suzanne pose des questions, Serge se dérobe. Comme face aux regards soupçonneux mêlés de crainte de son fils Theo. Serge parviendra à se confier à Suzanne d'un poids porté depuis toujours.
    Je n'en dirai pas plus sur l'histoire ! Résumer ce livre à une histoire d'adultère serait bien réducteur car bien évidement il y a l'amour, la passion, la famille mais aussi les douleurs profondes et terrées.

    J'ai retrouvé la Véronique Olmi que j'aime, celle qui déroule les failles, les sentiments extrêmes, opposés, celle qui nous renvoie la complexité des rapports, des mots et des silences. Car rien n'est acquis d'avance, le hasard d’une rencontre à un carrefour de la vie peut tout faire basculer. On pense tenir le bonheur mais il peut s'échapper de nos doigts. Le titre à l'imparfait évoque des remords, une vie où quelqu'un sera perdant. J’aurais aimé passer plus de temps en compagnie de Suzanne, la suivre encore et ce sera mon seul petit bémol. Un livre où se mêlent passion, souffrances, espoir et où la sensibilité perle entre chaque ligne !


  • Conseillé par
    26 septembre 2012

    Bien dans sa tête, dans sa vie, dans son couple, Suzanne est une accordeuse de piano d’une quarantaine d’années. Elle vit dans une douce quiétude avec Antoine, son mari.
    Serge, quant à lui, dirige une agence immobilière. Il a 60 ans, une belle carrière, une grande maison, une épouse somptueuse ,de 30 ans sa cadette, et deux enfants.
    Quand ces deux-là se croisent pour la première fois, ils ne savent pas encore qu’ils se reverront, s’aimeront, s’ouvriront leurs cœurs et que leurs vies en seront bouleversées.

    A priori cette histoire pourrait être l’histoire banale d’un adultère. Mais il n’en est rien. D’abord parce que cette liaison est totalement inattendue pour Suzanne et Serge, ensuite parce qu’elle s’éloigne des stéréotypes du genre. Serge ne trompe pas sa femme avec une jeunette plus belle qu’elle. Non, curieusement il est attiré par Suzanne qui n’est ni jeune, ni belle, ni même son type de femmes. C’est pourtant dans les bras de cette femme entière et vivante, loin de sa vie trop parfaite, dont il semble toujours être plus spectateur qu’acteur, qu’il va enfin sortir de son silence, livrer ses secrets, raconter ses blessures. C’est grâce à ses questions, à son insistance et, sans doute, à la compréhension qu’il sait pouvoir espèrer d’elle, que Serge va s’ouvrir et raconter les drames de son enfance, tout ce qu’il a toujours caché, pour oublier un peu et par peur d’être rejeté surtout.
    Alors non, Nous étions faits pour être heureux n’est pas une histoire banale, c’est une romance tendre et douce-amère entre une femme qui sait donner et se donner et un homme qui révèle ses failles et apprendra à les surmonter.
    On ressort bouleversé de cette lecture sans vraiment savoir pourquoi, peut-être tout simplement à cause du talent de Véronique OLMI à nous décrire les êtres et les sentiments dans toute leur complexité.