- EAN13
- 9782014620788
- Éditeur
- FeniXX réédition numérique (Hachette Littératures)
- Date de publication
- 1985
- Collection
- La vie quotidienne
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
La vie quotidienne en Nouvelle-Calédonie
De 1850 à nos jours
Jacqueline Sénès
FeniXX réédition numérique (Hachette Littératures)
La vie quotidienne
"Il faut laisser grande ouverte la porte de l’immigration en répandant la
nouvelle que la colonie regorge d’or... Quelques-uns risquent de se faire
dévorer ? La belle affaire ! On ne colonise pas avec des enfants de chœur."
Ainsi s’exprimait prophétiquement le capitaine Maximilien Las Cazas en 1855
dans son rapport au ministre de la Marine et des Colonies. La colonisation du
"Caillou" ne se fit pas seulement avec des colons-paysans, mais aussi avec des
aventuriers, des missionnaires, des santaliers, des chercheurs d’or, des
bagnards, des sucriers, des Chinois, des Malabars, des Polynésiens, des
communards... une population hétérogène se constitua, entre les éléments de
laquelle une coexistence précaire s’instaura, apparemment solide tant que
parvenaient à la cimenter des intérêts communs, mais dangereusement menacée
chaque fois que se trouvait remise en cause, comme en 1878 et en 1917,
l’appartenance des terres aux colons. Le boom minier des années 1960 sapa cet
équilibre fragile en introduisant dans le territoire des formes de
consommation dont furent exclus les indigènes. Parallèlement, une élite
canaque, formée à l’école des blancs, prenait conscience d’une inégalité
croissante. Tout était prêt pour qu’une explosion politique et morale vienne
bouleverser cette France du bout du monde...
nouvelle que la colonie regorge d’or... Quelques-uns risquent de se faire
dévorer ? La belle affaire ! On ne colonise pas avec des enfants de chœur."
Ainsi s’exprimait prophétiquement le capitaine Maximilien Las Cazas en 1855
dans son rapport au ministre de la Marine et des Colonies. La colonisation du
"Caillou" ne se fit pas seulement avec des colons-paysans, mais aussi avec des
aventuriers, des missionnaires, des santaliers, des chercheurs d’or, des
bagnards, des sucriers, des Chinois, des Malabars, des Polynésiens, des
communards... une population hétérogène se constitua, entre les éléments de
laquelle une coexistence précaire s’instaura, apparemment solide tant que
parvenaient à la cimenter des intérêts communs, mais dangereusement menacée
chaque fois que se trouvait remise en cause, comme en 1878 et en 1917,
l’appartenance des terres aux colons. Le boom minier des années 1960 sapa cet
équilibre fragile en introduisant dans le territoire des formes de
consommation dont furent exclus les indigènes. Parallèlement, une élite
canaque, formée à l’école des blancs, prenait conscience d’une inégalité
croissante. Tout était prêt pour qu’une explosion politique et morale vienne
bouleverser cette France du bout du monde...
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