Pascale B.

Conseillé par
17 août 2022

Où cesse l’enfance….

Vacances d’été en Tunisie pour Baya chez sa grand-mère au sein d’une véritable tribu familiale.
Année charnière pour elle qui, coincée entre les petits et les ados (où elle n’a pas encore sa place), est confrontée à ses premières menstruations et aux réactions disparates de son entourage. Baya sera seule à gérer cette puberté et ses dangereuses conséquences chassant l’enfance.

Khadija Delaval prend la parole pour corriger le silence d’une enfant ignorante et inconsciente, animée par le traumatisme et la peur, la naïveté et la culpabilité. De l’amour que porte Baya pour ses ainés, elle compose des portraits chamarrés plein d’allure mais aussi des adultes détonnant entre déballages et non-dits, manquant de discernement face au droit de cuissage….

Un roman féminin qui en apprendrait aux hommes, un récit d’une justesse inouïe dont on ne peut se détacher….

Calmann-Lévy

19,50
Conseillé par
17 août 2022

La petite entreprise

Récit douloureux et émouvant du deuil d’Izia et d’Etienne après la perte de leur petite fille. La disparition de Zoé engendre la défaite dans leur vie de couple.
Cécile Pivot décrit avec délicatesse cette période d’évitements pour Izia, peuplée de névroses et d’esquives mais aussi le chagrin d’Etienne, plus philosophe, qui l’attend…
Comment se charger de la peine des autres jusqu’au surmenage et bien s’entourer peut être la bonne cavité où se loger pour vivre mieux sans l’être aimé….

Texte plein d’amour et d’espoir.

« Il y a des éclaircies, vous verrez »

Conseillé par
17 août 2022

« Je te tiens par la barbichette »

Coup de cœur pour ce roman très bien écrit en deux parties temporelles :
- L’enfance de Lou, fusionnelle avec son père avec qui elle partage un pacte d’imaginaire, dont elle a fait un homme-fiction pour compenser ses absences et qu’il entretient avec affabulation.
- 10 ans plus tard, Lou vit à Londres, pratique la danse comme un sport de combat ou technique de survie et tombe amoureuse (« un amour sous le sang du secret»).

Blandine Rinkel mesure ici l’importance de la relation aux autres qui évolue avec l’âge et comment la solitude de l’enfant unique accentue le pouvoir de l’imaginaire. Comment Lou prend conscience des réalités et du poids des secrets. Elle décrit avec brio ces parents aux antipodes dont le père, fantaisiste morbide, revisite son drame passé, éclaboussant le présent. La description de ce personnage est brillante. Les courts chapitres donnent un bon rythme cette histoire ponctuée de délicates expressions.

« L’imagination est plus importante que le savoir, les secrets plus précieux que les vérités »

« Le silence gagna les moindres recoins de la cuisine »

« Bientôt mon père fut là, dans le couloir, éléphant dans un boyau.... Ce soir-là, Gérard ressemblait à une quille de bowling hésitante, tanguant dans le désastre et se cognant aux murs…. »

« Ma propre maison ressemblait à un simple dessin d’enfant. Je n’avais jamais vu une telle architecture… »

Le Cherche Midi

22,00
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27 juin 2022

Oublier, c’est pardonner

Martha, atteinte d’un mal mystérieux pendant 17 ans, sans remède.
Meg Mason plonge le lecteur dans le quotidien d’une jeune femme aux troubles de la personnalité atypiques, décrivant ses errances et états d’âme au sein d’une famille déjà dysfonctionnelle mais solidaire, d’une fratrie intrigante et des amours contrariés.

Cette maladie attise la curiosité du lecteur.

Autodérision amère sur la santé mentale avec une galerie de protagonistes riche en personnalités.

« J’ai été insupportable mais on n’a jamais cessé de m’aimer. «

Géraldine Lenain

Seuil

18,50
Conseillé par
23 juin 2022

Maharaja en déclin

C’est l’histoire de Shri Yeshwant Raho Holkar II (1908-1962), dernier maharaja d’Indore ; ou le destin dans l’entre-deux guerres d’un prince indien partagé très jeune entre deux cultures.
Le parcours de ce maharaja moderne, au physique étrange mais de belle allure, est atypique par sa vie itinérante entre l’Inde, l’Europe et les États-Unis.
Passionné par l’art moderne, il préfère être libre dans la luxure et exister dans les milieux artistiques et culturels plutôt que de parader, adulé par son peuple, dans un pays où le pouvoir colonial concède peu.

Dans ce récit bien écrit, plein d’intrigues et instructif, Géraldine Lenain fait un véritable éloge d’un état princier disparu.
Une très belle découverte.